Aspects physiques
Globalement, on peut estimer qu’une complication nécessitant l’hospitalisation de la patiente se produit une à deux fois sur cent. Cette fréquence des complications devient plus importante lorsque que l’on inclut les incidents, heureusement souvent mineurs et sans conséquence qui peuvent survenir lors des interventions. Parmi ces complications, il ne faut pas oublier que certaines, potentiellement graves qui, sans des soins appropriés, peuvent aller jusqu’à menacer la vie de la patiente. La patiente est alors extrêmement surveillée, car pris dans la routine des traitements, il est possible de passer à côté d’une complication si le diagnostic n’est pas fait ou fait de façon retardée.
Complication possible:
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Lors de la stimulation de l’ovulation :
Allergie au produit utilisé : Elle est assez rare, elle se manifeste souvent par des réactions locales aux points d’injection, en particulier pour les produits qui s’administrent par voie sous-cutanée, souvent due au excipient du produit et non au principe actif du médicament.
Prise de poids : Les médecins ne savent pas exactement s’il s’agit d’un effet secondaire ou d’une complication. La variation de poids lors d’une FIV est peu importante, en moyenne 580g. Mais elle peut atteindre jusqu’à 4kgs dans certains cas. Ce qu’il est important de surveiller est le cumul des prises de poids qui ont lieu lors de tentatives successives, qui peut alors prendre des proportions importantes et un arrêt du traitement peut être envisagé.
Modification du cycle : Le cycle qui suit un cycle stimulé peut être légèrement modifié, soit il est rallongé, soit raccourci et l’ovulation altérée.
Syndrome d’Hyper Stimulation Ovarienne (HSO) : C’est la complication majeure des traitements de stimulations ovariennes. Un syndrome grave apparait dans environ 2% des cycles stimulés en vue d’une fécondation in vitro. Cependant il existe des degrés de gravité divers, mettant parfois le pronostic vital maternel en jeu. Une classification est le plus souvent utilisée. Elle présente quatre stades, qui associent ascite majeur (épanchement liquidien intra-abdominal), syndrome de détresse respiratoire, insuffisance rénal aigue, accidents thromboemboliques (formation de caillots de sang au niveau des veines ou des artères) et leucocytose importante (augmentation du taux de globule blanc dans le sang).
Torsion annexe : Cette complication survient sur des ovaires dont le volume a été augmenté à cause du traitement. Une intervention chirurgicale est alors obligatoire dans ces cas-là, et entraîne parfois une ovariectomie (ablation des ovaires), voire une annexectomie (ablation des ovaires et des trompes de Fallope).
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Complication liées au prélèvement ovocytaire :
Complication infectieuse : de survenue secondaire, ce syndrome, d’abord pelvien (voie génitale) puis ensuite abdominale, s’installe en deux ou trois jours, avec une fièvre croissante et des douleurs abdominales. Si l’infection est prise assez tôt, la guérison peut être obtenue sans intervention chirurgicale. Ces infections sont tout de même rares (0.2 à 0.5% par ponction). Elles ont un effet négatif sur le taux de grossesse, car en cas d’infection lors de la ponction, le transfert d’embryon est repoussé à un autre cycle. L’usage systématique d’antibiotique lors de programme de FIV explique le faible taux d’infection.
Complications hémorragiques : Elle se manifeste par des douleurs abdominales et par des signes d’anémie aïgue (diminution de la concentration en hémoglobine). Le plus souvent ce sont les ovaires qui saignent, mais cela peut aussi être une hémorragie vaginale. L’hémostase est donc réalisée soit par une simple poche de glace sur le ventre, ou dans les cas très rares par intervention chirurgicale. Ces complications, avec les gravités potentielles, imposent une réelle prise en charge des patientes qui ne font que transiter dans le service d’hospitalisation (hospitalisation ambulatoire ou de jour).
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Complications liées au transfert embryonnaire et à la grossesse :
Grossesse extra utérine : même si l’on dépose les embryons directement dans l'utérus, on observe un taux de grossesses extra-utérines pour les FIV de 4% contre 1% dans la population générale. Ce taux est plus élevé lorsque l’infertilité est d’origine féminine.
Grossesses multiples : Le taux de grossesse multiple est de 1.5% dans la population normale. Il approche de 25% chez les femmes traitées es en AMP (23% de grossesse gémellaire et 2% de grossesse triple ou quadruple). Ces grossesses multiples entrainent alors plus de risques pour la maman comme des complications lors de la grossesse et de l’accouchement.
Complication infectieuse : Comme pour le prélèvement d’ovocyte, lors de l’implantation de l’embryon, des infections peuvent apparaître suite à l’intervention.
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Complication sur le long terme :
Risque oncogène plus élevé : Jusqu’à présent, aucune étude n’a pu établir un lien entre les traitements de stimulation et les cancers du sein, des ovaires et de l’utérus. Or on observe une légère augmentation des tumeurs cancéreuses chez les femmes ayant subi un traitement de stimulation ovarienne durant plus de 12 cycles.
Risque de ménopause précoce : Les médecins établissent aujourd’hui des recherches pour savoir si la stimulation répétée des ovaires n’entraînerait pas un épuisement ovarien prématuré.

Pour la futur mère:
Pour l'enfant:
Plusieurs études menées sur les enfants nés par FIV ou ICSI montrent un taux d’anomalies plus important que pour ceux nés d’une grossesse naturelle.
Ces anomalies sont, des malformations musculaires, cardio-vasculaires et de l’appareil uro-génital. Les médecins ont aussi observé un nombre d’enfants de faible poids plus important pour ceux nés à l’aide d’une AMP, ce qui pourrait conduire à de graves maladies cardiovasculaires à long terme.
De plus l’AMP conduit fréquemment à des grossesses multiples, ce qui augmente le risque de fausse couche, de naissances prématurées, ou de mort in utéro.
Comme exemple, nous avons l’article du New England Journal of Medecine, publié en mars 2002, où il est écrit que 8,6% des enfants conçus par ICSI seraient touchés par une anomalie (9 ,0% pour ceux conçus par FIV). Ces taux sont deux fois plus importants que pour les enfants conçus naturellement.
Certains scientifiques considèrent que les recherches concernant les dangers des différentes pratiques de l’AMP n’ont pas été suffisamment approfondies. Ainsi le professeur Robert Winston du Hammersmith Hospital, qui a travaillé sur les effets de la congélation sur les embryons, a déploré dans Daily News et BBC News en Septembre 2003, que le peu d’expériences sur des animaux comme la souris, avant la mise en pratique directe sur l’Homme, fait des enfants des « cobayes ».
L’AMP n’est donc pas sans risque pour la mère et l’enfant. Comme l’a déclaré le Professeur Mitchell, de Boston, « ces risques ne sont pas admissibles pour tous les couples et doivent être désormais pris en compte par les médecins et les patients ».

