L'insémination artificielle
L'insémination artificielle consiste à placer dans l'utérus des spermatozoïdes, qui ont été séléctionnés au préalable parmi ceux d'un échantillon de sperme frais ou congelé. Beaucoup de gens pensent immédiatement qu'il s'agit d'une insémination avec sperme du conjoint. En effet, la majorité des inséminations sont effectuées avec le sperme du conjoint pour compenser soit une faiblesse relative du sperme chez l'homme, ou une stérilité cervicale chez la femme. En cas d'infertilité inexpliquée du conjoint (voir précédemment les causes de l'infertilité masculine), une insémination avec donneur peut être envisagée.
Explication:
Les spermatozoïdes utilisés sont d’abord sélectionnés du sperme du conjoint ou du donneur et sont ensuite mis en suspension dans un faible volume de milieu (0.25 à 0.30ml), suffisant pour remplir la cavité utérine.
La femme subit un traitement stimulant l’ovulation. Il a été reconnu que sans cette stimulation, les résultats sont beaucoup plus faibles. Cette stimulation doit être monitorée, c'est-à-dire évaluée par échographie ou par dosages hormonaux plasmatiques, pour réduire le nombre de grossesses multiples.
Le moment de l’insémination est un des facteurs essentiels du succès. L’insémination est réalisée 36 heures après le déclenchement artificiel de l’ovulation, par administration d’hCG (hormone qui déclenche l’ovulation), ou le lendemain du pic spontané de LH (Luteinizing Hormone), qui est l’hormone sexuel qui déclenche l’ovulation naturellement.
Environ 0,3 ml du milieu de culture contenant au moins 500 000 spermatozoïdes sont introduits à l’aide d’un cathéter directement dans la cavité utérine ou au niveau du col. On parlera dans le premier cas d’insémination artificielle intra-utérine (IIU), dans le second d’insémination intracervicale (IIC). Les spermatozoïdes n’ont plus qu’à migrer dans l’utérus jusque dans les trompes à la rencontre de l’ovocyte.
La patiente, suite à l’intervention reste allongée 15 à 20 minutes et peut reprendre une activité normale. Cette intervention ne nécessite pas d’hospitalisation, ni d’arrêt de travail.

En vidéo:
On peut distinguer deux sortes d'insémination artificielle
- L'insémination artificielle avec le sperme du conjoint (IAC)
- L'insémination artificielle avec le sperme d'un donneur (IAD)
L'Insémination artificielle avec sperme du conjoint (IAC)
A l'heure actuelle cette technique représente la première étape d'assistance médicale à la procréation dans toutes les infertilités d'origine non-tubulaire. L'IAC s'adresse au couple ayant des difficultés à procréer, en raison de problème de glaire cervicale, d'anomalie de col de l'utérus ou de difficulté d'ovulation chez la mère; dans le cas d'une faible qualité du sperme, de problème d'éjaculation chez le père, ou bien dans le cas d'un couple fertile présentant un risque important de transmission d'une affection grave à l'enfant (maladie génétique).
On estime que les chances de tomber enceinte après une insémination artificielle sont au maximum de 15 % par cycle de traitement. Avec l’âge le taux de réussite diminue : il est inférieur à 15% passé 38 ans et à 5% passé 42 ans.
Insémination artificielle avec sperme de Donneur (IAD)
Cette technique de PMA est indiquée en premier lieu lorsque le conjoint présente une stérilité définitive. Elle est également préconisée en raison d’un risque élevé de transmission paternelle d’une maladie génétique grave, inaccessible au diagnostic préimplantoire ou au diagnostic prénatal, dans le cas d’oligospermie (spermatozoïdes en quantités faible) ou d’azoospermie (absence de spermatozoïdes dans le sperme), ou dans le cas d’un échec d’une fécondation in vitro.
Le don est anonyme et gratuit. Le choix du donneur se fait sur une compatibilité de groupe sanguin et sur des caractéristiques phénotypiques (couleur de la peau, des yeux, des cheveux…).
Les volontaires doivent tout de même satisfaire à différentes exigences qui entraînent encore une diminution des dons effectifs :
- Il faut être bénévole et âgé de moins de 45 ans.
- Avoir fait la preuve de sa paternité au moins une fois,
- Vivre en couple
- Avoir l’accord de l’épouse ou de la compagne,
- Accepter les règles de l’anonymat
La pénurie de donneur engendre aujourd’hui un délai d’attente pour les couples de 18 à 24 mois entre l’inscription et la réalisation de l’IAD.
Conditions et déroulement du don de sperme.
Les techniques d'AMP, légalisées en France
La fécondation in vitro (FIV) ou Fivette
La fécondation est le terme scientifique qui désigne le résultat de la rencontre dans la trompe de deux gamètes, l’une issue de la femme, l’ovocyte ; l’autre issue de l’homme, le spermatozoïde. Cette technique a pour objectif de recréer en laboratoire les différentes étapes de la fécondation naturelle tout en maximisant les chances (recueil de plusieurs ovocytes) et en les optimisant (sélection des spermatozoïdes et des embryons). Cette mise en œuvre est opérée par une équipe pluridisciplinaire constituée de gynécologues, biologistes, infirmiers, secrétaires et psychologues. La FIV consiste à mettre en contact dans un petit récipient, « in vitro », c'est-à-dire en dehors du corps de la femme, un ovocyte et des spermatozoïdes susceptibles de féconder. Les principales indications pour pratiquer une FIV sont, en cas de stérilité tubaire, d’endométriose (muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus se forme à l’extérieur), de stérilités dites « idiopathiques » (stérilité que l’on ne peut expliquer médicalement), de troubles de l’ovulation et d’échecs d’IAD.
Explication:
Dans un premier temps, la femme subit une stimulation ovarienne, c’est donc à l’aide de traitement hormonal que les médecins vont alors pouvoir obtenir plusieurs ovocytes. Cette stimulation est surveillée par monitorage. Environ 35 heures après le déclenchement de l’ovulation, les médecins effectuent la ponction des ovocytes dans un bloc opératoire, sous anesthésie générale ou locale. Le matin de la ponction, le sperme du conjoint est recueilli et préparé.
La mise en fécondation s’effectue après préparation du sperme et des ovocytes. Différentez méthodes sont possibles, soit chaque ovocyte est mis en contact direct avec environ 50 000 spermatozoïdes, c’est ce que l’on appelle la FIV classique. Soit un spermatozoïde est introduit à l’aide d’une micro pipette à l’intérieur de chaque ovocyte, on nomme cette technique la FIV ICSI (Injection intra-cytoplasmique). Soit le spermatozoïde est sélectionné à l’aide d’un microscope qui permet de grossir de 5000 à 10 000, pour pouvoir mieux évaluer sa morphologie et optimiser les chances de réussite. Il est alors introduit dans l’ovocyte de la même manière qu’une FIV ICSI. On appelle cette technique l’IMSI.
Les ovocytes fécondés sont ensuite mis en culture afin d’obtenir des embryons, qui seront observés et sélectionnés pour le transfert. C’est souvent au bout de deux jours de culture que l’on sélectionne les embryons, souvent arrivés au stade de quatre cellules. Mais la culture peut être prolongée jusqu’à 7 jours au maximum jusqu’au stade blastocyste.
Il s’agit d’une intervention indolore (non douloureuse) qui ne nécessite ni anesthésie, ni hospitalisation. Le transfert se fait sous échographie, la patiente est alors en position gynécologique. Il lui est demandé avant l’intervention de boire afin de faciliter l’échographie. Les embryons baignant dans une goutte de milieu de culture sont aspirés à l’aide d’un fin cathéter et introduits par le canal cervical jusqu’au fond de l’utérus, où ils sont déposés par pression sur la seringue. Le biologiste vérifie ensuite que l’embryon n’est pas resté dans le cathéter. La patiente doit alors rester allongée 30 minutes et peut par la suite reprendre une vie normale, sans aucune précaution particulière.
En vidéo:

Résultat:


Cette technique obtient 15 à 20 % de réussite dont 27 % de naissance multiples. En France, le nombre de FIV est passé de 11 000 en 1986 à 34 000 en 1998. Depuis 1994 est apparue la fécondation assistée (ICSI) qui représentait en 1998 plus de 40 % des tentatives de FIV. (Sources : FIVNAT, registre national)
Comme pour l’IA, le sperme peut également venir d’un donneur délivré par une banque de sperme (CECOS**)